Comment former les générations futures aux défis globaux ?
Cette semaine, j’ai eu l’immense honneur de recevoir François Taddei, chercheur visionnaire et Chief Exploration Officer au Learning Planet Institute.
Un homme qui questionne tout pour mieux reconstruire.
Au programme de notre échange :
👉Réinventer l’éducation : Comment passer d’un système compétitif à une pédagogie collaborative.
👉La citoyenneté planétaire : Pourquoi apprendre à respecter les communs naturels, intellectuels et digitaux est crucial.
👉L’éthique au cœur des savoirs : Sans éthique, la science et la technologie peuvent mener au pire.
👉L’apprentissage fractal : Penser global, agir local… mais aussi innover à toutes les échelles.
François nous rappelle que l’éducation n’est pas seulement une transmission de savoirs.
C’est un outil pour co-construire un futur inclusif, durable et éthique.
🎧 Dans cet épisode, on parle aussi de :
Coopération intergénérationnelle.
Les transitions éducatives à l’ère de l’IA.
Donner plus de voix aux jeunes pour les décisions de demain.
Un grand merci à François Taddei pour cet échange inspirant. 🙏
[00:00:00] Il se trouve qu'au fil des années, on s'est rendu compte qu'il fallait faire de la recherche un peu différemment, déjà en dépassant les barrières disciplinaires, en s'ouvrant aux sciences participatives, en s'ouvrant à tous les publics, y compris aux plus jeunes.
[00:00:13] Et on s'est rendu compte qu'en plus il fallait aborder de nouvelles questions, typiquement des questions qui n'étaient pas forcément des questions canoniques des générations précédentes,
[00:00:21] parce qu'il y a plus un tas de défis planétaires aujourd'hui qu'il va falloir résoudre en explorant autrement les manières d'inventer un avenir souhaitable.
[00:00:39] Bienvenue dans le podcast Formation Innovation, le podcast qui vous permet de passer un moment en compagnie d'experts de la formation.
[00:00:46] Chaque semaine, je m'efforce d'inviter une personne remarquable avec qui j'échange sur ses méthodes, ses outils et sa vision de la formation.
[00:00:53] L'objectif de ces conversations est de montrer que l'on peut former autrement et, avec un peu de chance, vous inspirer à appliquer leurs conseils dans vos formations.
[00:01:02] Si vous appréciez cet épisode, n'oubliez pas de donner 5 étoiles sur Apple Podcasts.
[00:01:07] Je lis tous les commentaires et c'est ce qui permet au podcast de continuer à exister.
[00:01:11] Vous retrouverez les outils, livres, personnes et autres sujets évoqués pendant le podcast sur formation-innovation.com.
[00:01:19] Bonjour François, merci d'être présent avec moi. Comment ça va ?
[00:01:22] Super, merci.
[00:01:24] Merci à toi.
[00:01:25] Écoute, je suis vraiment très content de t'avoir aujourd'hui parce que la liste pour te présenter de choses que tu as faites est vraiment très longue.
[00:01:31] Donc, je vais te laisser la parole. Est-ce que tu peux peut-être te présenter en quelques mots et me présenter ce que tu fais, s'il te plaît ?
[00:01:37] Je suis Chief Exploration Officer au Learning Planet Institute.
[00:01:40] Et donc, j'aime bien explorer de nouvelles manières d'apprendre, d'enseigner, de faire de la recherche et de mobiliser intelligence collective, voire de rêver et de créer des collectifs de rêveurs.
[00:01:52] Ok. Alors ça c'est chouette comme présentation, Chief Exploration Officer.
[00:01:55] Ça veut dire quoi concrètement, Chief Exploration Officer ?
[00:01:59] Ben, je pense que tout chercheur est un explorateur de l'inconnu. Et il se trouve qu'au fil des années, on s'est rendu compte qu'il fallait faire de la recherche un peu différemment, déjà en dépassant les barrières disciplinaires, en s'ouvrant aux sciences participatives, en s'ouvrant à tous les publics, y compris aux plus jeunes.
[00:02:19] Et on s'est rendu compte qu'en plus, il fallait aborder de nouvelles questions, typiquement des questions qui n'étaient pas forcément des questions canoniques des générations précédentes, parce qu'il y a tout un tas de défis planétaires aujourd'hui qu'il va falloir résoudre en explorant autrement les manières d'inventer un avenir souhaitable.
[00:02:40] Ça a l'air assez optimiste. Est-ce que c'est le cas dans la vision concrètement aussi ?
[00:02:45] J'essaie d'être mélioriste. La différence entre l'optimiste et le mélioriste, ou le pessimiste, c'est que quelle que soit la tendance générale qui n'est pas forcément toujours dans la bonne direction, le mélioriste fait ce qu'il peut pour contribuer à améliorer les choses.
[00:03:01] Ok, ça marche. Avant qu'on parle de ce que tu fais maintenant en plus en détail, j'aimerais bien revenir un petit peu dans le passé. D'ailleurs, première question, je vois que le CRI a été créé il y a quasiment 20 ans.
[00:03:15] Finalement, est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi il y a eu un changement de nom avec le Learning Planet Institute aujourd'hui ?
[00:03:24] Et est-ce que finalement, de ton point de vue, le Learning Planet Institute a plutôt 20 ans ou a plutôt 4 ans ? Bientôt. Et qu'est-ce qui a fait que ça a changé ?
[00:03:33] Ce qui a fait que ça a changé, c'est que l'interdisciplinarité, on s'est assez vite rendu compte que c'était plus un moyen qu'une fin. Et donc, on est passé de centre de recherche interdisciplinaire à l' Learning Planet Institute.
[00:04:15] Si tu étais apprenant, c'était bien, mais qu'il faudrait aussi penser au-delà de l'hexagone.
[00:04:20] Et donc, on a été jusqu'à l'idée de Learning Planet, sachant que pour l'instant, c'est la bonne enceinte à laquelle on peut penser les apprentissages.
[00:04:30] Donc, au-delà, c'est probablement un peu présomptueux pour le moment.
[00:04:34] Il va falloir attendre un petit peu avant le Learning Universe, effectivement.
[00:04:38] Mais alors, c'est déjà vachement ambitieux.
[00:04:41] Comment on arrive à jongler entre la communauté locale et le Learning Planet ?
[00:04:46] Ça veut dire quoi concrètement ?
[00:04:48] Ça veut dire, en fait, on essaie de penser des choses qui sont assez fractales.
[00:04:52] Donc, on essaie de penser des méthodes, des outils, des pédagogies qui peuvent marcher à toutes les échelles.
[00:04:58] Et donc, effectivement, on prototype des choses localement, dans nos murs, dans des environnements comme les universités.
[00:05:06] Mais aussi, on travaille beaucoup, par exemple, avec la ville de Grigny, qui, par ailleurs, est la ville la plus pauvre de France.
[00:05:11] Et qui a eu un maire, Philippe Riau, qui a gagné le prix de meilleure maire du monde.
[00:05:17] Et donc, au moins, est-ce qu'on peut réinventer les apprentissages dans une communauté très défavorisée ?
[00:05:20] Ça, c'est typiquement un sujet sur lequel on essaie de travailler.
[00:05:23] Mais comme c'est des jeunes qui viennent de toute la planète, parce qu'il y a énormément de réfugiés et de migrants à Grigny,
[00:05:29] eh bien, ça nous aide à nous mettre aussi en réseau avec d'autres lieux.
[00:05:33] Donc, on travaille avec plus de 400 organisations à travers le monde qui partagent nos valeurs.
[00:05:38] Et on se retrouve autour du moto assez simple d'apprendre à prendre soin de soi, des autres et de la planète.
[00:05:45] Et donc, il y a plein de gens.
[00:05:46] Ce sont les valeurs ou c'est le moto ?
[00:05:48] Et si ce ne sont pas les valeurs, t'es sans les valeurs ?
[00:05:51] C'est le moto.
[00:05:52] Les valeurs, en fait, c'est qu'il faut co-construire avec la jeunesse.
[00:05:57] C'est qu'il faut le faire de manière inclusive.
[00:06:00] C'est qu'il faut mettre systématiquement l'éthique au cœur des apprentissages.
[00:06:06] Parce que quand l'intelligence est supérieure à l'éthique, généralement, ça se finit mal.
[00:06:11] Et on le voit, y compris avec l'intelligence artificielle.
[00:06:14] Et donc, on essaie de pousser ce que nous, on a appelé l'idée de planetisanship,
[00:06:18] ou de planetoyenneté en français.
[00:06:22] Et donc, en fait, la citoyenneté a une longue histoire
[00:06:25] qui naît autour d'Athènes et des murs de la cité,
[00:06:28] avec des hommes en armes qui défendent ces murs.
[00:06:31] Et il se trouve qu'à Athènes, il n'y a que 15% des habitants qui sont des citoyens.
[00:06:34] Parce qu'évidemment, les esclaves ne sont pas citoyens,
[00:06:36] mais les femmes ne sont pas citoyennes, les enfants ne sont pas citoyens.
[00:06:38] Et tous ceux qui sont nés en dehors des murs de la cité,
[00:06:41] ou descendants de gens qui sont nés en dehors des murs de la cité,
[00:06:43] ne sont pas citoyens.
[00:06:44] Donc, il n'y a pas de droit du sol.
[00:06:48] Et donc, on essaye de dire que, en plus, les murs de la cité ont séparé les humains de la nature.
[00:06:54] Et quand on a réinventé la citoyenneté pendant les Lumières,
[00:06:57] on a à peu près les mêmes exclus.
[00:07:00] Et toujours une surexploitation des autres,
[00:07:04] y compris de la nature, mais aussi des autres êtres humains.
[00:07:09] Avec à nouveau de l'esclavage, etc.
[00:07:10] Donc, en fait, on se dit qu'il y a besoin d'une notion qui soit beaucoup plus inclusive et beaucoup plus écologique.
[00:07:16] Et où on ne soit pas invité à défendre avec des armes les murs de la cité,
[00:07:21] mais qu'on soit invité à protéger les limites planétaires
[00:07:25] avec l'ensemble des acteurs et des actrices qui sont mobilisés sur ces sujets.
[00:07:31] D'accord.
[00:07:32] Finalement, il faut peut-être qu'on arrête de s'inspirer complètement, littéralement,
[00:07:35] de la scène et les Lumières.
[00:07:36] Parce que, genre, tu as réussi un petit peu, dans l'histoire,
[00:07:38] évolué avec son temps.
[00:07:39] Finalement, c'est peut-être ça, la conclusion.
[00:07:41] Par exemple, les droits des enfants ne sont toujours pas respectés.
[00:07:45] Et le premier des droits qui est le droit à être entendu sur les sujets qui te concernent
[00:07:51] ne sont pas respectés.
[00:07:52] Donc, l'UNICEF, on vient de célébrer les 100 ans des droits de l'enfant.
[00:07:56] Moi, j'aimerais leur donner un nouveau droit, qui est le droit de demander des nouveaux droits.
[00:07:59] Et quand tu leur demandes ce droit, tout d'un coup, ils s'intéressent au changement climatique.
[00:08:03] Éventuellement, ils demandent le droit de vote.
[00:08:05] Ils demandent à ce qu'on respecte les écosystèmes.
[00:08:08] Ils demandent tout un tas de choses pour eux et pour les autres,
[00:08:10] et pour les prochaines générations.
[00:08:12] Et il se trouve que l'ONU s'engage toujours plus sur ces sujets.
[00:08:16] Et là, vient de voter un pacte du futur qui, en septembre dernier,
[00:08:20] nous invite à prendre systématiquement au niveau national et international
[00:08:25] que des résolutions et des décisions qui sont fondamentalement alignées
[00:08:29] avec l'intérêt des générations futures.
[00:08:32] Et visiblement, ce n'est pas tout à fait ce qui se passe jusqu'à maintenant.
[00:08:35] Donc, comment est-ce qu'on change de perspective
[00:08:38] et comment on change de manière de décider ?
[00:08:41] Typiquement, ça, c'est des sujets qui sont essentiels.
[00:08:43] Et comment on arrive à conclure que c'est bon ou mauvais pour le futur ?
[00:08:47] Parce que dans la vie, tout n'est pas noir ou blanc.
[00:08:49] J'imagine que vous avez un processus pour décider.
[00:08:52] Et quels sont les gros sujets, d'ailleurs, peut-être,
[00:08:53] sur lesquels vous devez décider ?
[00:08:57] En fait, ce n'est pas nous, c'est tout l'ensemble de l'humanité
[00:08:59] qui devrait décider.
[00:09:02] Et ce n'est effectivement pas des sujets simples,
[00:09:04] mais ce sont des sujets sur lesquels il y a besoin de faire de la recherche,
[00:09:06] ce sont des sujets sur lesquels il y a besoin de s'appuyer sur les faits,
[00:09:09] sur la science.
[00:09:10] Par exemple, sur le changement climatique, c'est assez clair.
[00:09:13] Tout ce qui augmente la concentration de CO2 dans l'atmosphère
[00:09:16] n'est pas bon pour les générations futures.
[00:09:19] Tout ce qui détruit de manière irrémédiable un écosystème
[00:09:21] ne peut pas être bon pour les générations futures.
[00:09:24] Tout ce qui pollue avec des polluants éternels,
[00:09:29] la nappe phréatique ou les océans avec les microplastiques, etc.,
[00:09:34] ça ne peut pas être bon pour les générations futures.
[00:09:36] Donc, il y a un certain nombre d'éléments
[00:09:37] qui sont assez faciles à définir.
[00:09:42] Il y en a d'autres pour lesquels c'est plus complexe.
[00:09:45] Et savoir à chaque moment, dans chacune de nos décisions,
[00:09:49] si par exemple, à l'heure du déjeuner,
[00:09:51] tu dois savoir ce que tu devrais manger
[00:09:53] qui soit le plus aligné avec l'intérêt des générations futures,
[00:09:56] ça peut dépendre de la saison,
[00:09:58] ça peut dépendre de la source des aliments,
[00:10:00] ça peut dépendre d'énormément de choses.
[00:10:01] Et ce n'est pas toujours facile de calculer tout ça.
[00:10:03] Alors, il y a des grandes règles du genre,
[00:10:05] il vaut mieux éviter de manger de la viande, etc.
[00:10:09] Mais il y a quand même plein de choses.
[00:10:11] Est-ce que tu dois manger une pomme ou une orange ?
[00:10:13] La réponse va dépendre d'où elle vient,
[00:10:15] de la saison et de là où tu es,
[00:10:17] et de comment elle a été cultivée.
[00:10:19] Donc, on voit bien que ce ne sont pas des sujets
[00:10:20] qui sont nécessairement évidents
[00:10:22] et où on a besoin d'être éclairé par la science
[00:10:25] et éventuellement de pouvoir prendre des décisions en temps réel.
[00:10:29] Et est-ce que ces décisions,
[00:10:31] elles peuvent être augmentées par éventuellement la technologie
[00:10:33] et la science ?
[00:10:35] C'est ça qui met aussi l'éthique.
[00:10:37] Et fondamentalement, je pense qu'on enseigne
[00:10:40] toujours mieux la science et la technologie,
[00:10:43] mais toujours insuffisamment l'éthique
[00:10:47] et la capacité à comprendre l'impact de ce qu'on fait
[00:10:50] sur soi et sur les autres.
[00:10:52] À court terme et à long terme,
[00:10:54] en local et en global.
[00:10:56] Hyper intéressant.
[00:10:57] Alors, on s'est concentré sur un sujet assez large.
[00:11:00] Si on revient un tout petit peu plus sur l'apprentissage,
[00:11:03] quelle est la part finalement du learning,
[00:11:06] de l'apprentissage sur le changement climatique,
[00:11:09] sur les enjeux sociétaux ?
[00:11:11] Et qu'est-ce que vous faites pour agir là-dessus concrètement ?
[00:11:14] Moi, je vois que vous avez a priori des expérimentations
[00:11:16] sur les façons d'apprendre.
[00:11:18] Mais déjà, quel est le lien entre finalement l'éducation
[00:11:21] et ces sujets ?
[00:11:24] Alors, nous, on s'intéresse à ce qu'on appelle en anglais
[00:11:27] les learning transitions.
[00:11:28] Et l'anglais est polysémique,
[00:11:30] et donc c'est intéressant en l'occurrence
[00:11:32] parce que c'est à la fois apprendre les transitions,
[00:11:34] donc apprendre à respecter l'environnement,
[00:11:38] apprendre ce que c'est que le changement climatique,
[00:11:40] apprendre à protéger la biodiversité.
[00:11:42] Mais c'est aussi les transitions de l'apprendre.
[00:11:47] Et donc, c'est comment est-ce qu'on apprend différemment ?
[00:11:50] Comment est-ce qu'on apprend en mode projet ?
[00:11:52] Comment est-ce qu'on apprend à l'heure de l'intelligence artificielle ?
[00:11:54] Comment est-ce qu'on apprend à coopérer ?
[00:11:55] Comment est-ce qu'on apprend à développer ce que certains appellent
[00:11:58] les compétences du XXIe siècle,
[00:12:00] qui sont en fait des compétences universelles
[00:12:03] et quasiment intemporelles,
[00:12:04] mais qui sont les compétences qui permettent de répondre
[00:12:07] à des défis complexes ?
[00:12:09] Tu penses à quoi ?
[00:12:11] Parce que moi, quand on dit compétences du XXIe siècle,
[00:12:13] je pense tout de suite à la technologie.
[00:12:16] Tu as l'air de dire que c'est universel,
[00:12:17] donc ce n'est peut-être pas la technologie.
[00:12:19] C'est universel parce que, par exemple,
[00:12:21] souvent on met la coopération,
[00:12:24] la créativité,
[00:12:25] l'esprit critique,
[00:12:28] la capacité à communiquer,
[00:12:30] la capacité à la compassion,
[00:12:32] la capacité à être un citoyen du monde, etc.
[00:12:35] Tout ça, c'est des choses qui sont assez universelles.
[00:12:38] Après, ce qui est vrai, et tu as raison,
[00:12:40] à l'heure des changements technologiques,
[00:12:43] comment est-ce qu'on coopère ?
[00:12:44] Pas simplement à une échelle locale,
[00:12:46] mais à une échelle toujours plus grande,
[00:12:48] y compris à une échelle planétaire,
[00:12:49] parce que c'est ça qu'on a besoin de résoudre comme défi.
[00:12:51] Et donc, aujourd'hui,
[00:12:54] on a ce qu'on appelle une tragédie de commun,
[00:12:56] c'est-à-dire qu'on surexploite un certain nombre de ressources,
[00:12:59] et que si on surexploite des choses qui sont essentielles à notre survie,
[00:13:02] à un moment donné,
[00:13:03] le système va s'effondrer.
[00:13:05] Et c'est commun,
[00:13:07] il y a plein de gens qui ont réfléchi là-dessus,
[00:13:09] y compris l'Enerror Storm,
[00:13:10] qui est le prix Nobel d'économie,
[00:13:11] c'est la première femme d'ailleurs à l'avoir.
[00:13:13] Et en fait,
[00:13:15] les communs,
[00:13:16] tu as des communs locaux,
[00:13:17] du genre les poissons et la qualité du lac,
[00:13:21] qui est à l'endroit où tu habites,
[00:13:23] mais aujourd'hui,
[00:13:24] on a des communs planétaires,
[00:13:25] avec les questions des poissons à nouveau,
[00:13:27] mais à l'échelle des océans
[00:13:29] et de l'ensemble de la planète.
[00:13:31] Tu as donc les communs planétaires naturels,
[00:13:35] typiquement ceux qui existent bien avant que l'humanité apparaisse,
[00:13:38] du genre le climat,
[00:13:39] la biodiversité,
[00:13:39] la qualité de l'eau ou de l'air.
[00:13:41] Tu as des communs intellectuels,
[00:13:43] du genre l'éducation,
[00:13:45] la science,
[00:13:46] la démocratie,
[00:13:48] la capacité,
[00:13:49] et ça c'est des communs qui existent pour certains
[00:13:51] depuis des centaines ou des milliers d'années.
[00:13:54] Et puis,
[00:13:54] tu as des communs digitaux,
[00:13:56] typiquement Internet,
[00:13:58] Wikipédia,
[00:13:59] les logiciels open source,
[00:14:01] un certain nombre d'intelligences artificielles
[00:14:03] qui sont dans ces logiques
[00:14:05] d'open access et d'open source
[00:14:06] et d'open data.
[00:14:08] Et donc,
[00:14:09] on a ces différents types de communs.
[00:14:11] La question,
[00:14:12] c'est est-ce que tu apprends à respecter ces communs
[00:14:15] et éventuellement à même en créer de nouveaux,
[00:14:17] typiquement des communs digitaux
[00:14:18] ou des communs intellectuels.
[00:14:20] Et est-ce que tu as des incitations
[00:14:22] à être en compétition avec les autres
[00:14:24] sur les savoirs d'hier,
[00:14:26] typiquement le modèle dominant du système éducatif
[00:14:29] pour l'essentiel,
[00:14:30] ou est-ce que tu peux apprendre à coopérer
[00:14:33] avec les autres
[00:14:33] pour protéger les communs naturels
[00:14:37] et co-créer de nouveaux communs intellectuels et digitaux ?
[00:14:41] Et donc,
[00:14:42] c'est beaucoup l'innovation.
[00:14:43] C'est ça qui est important dans la philosophie.
[00:14:45] On va essayer de dire 1 plus 1, il y a le 3,
[00:14:47] et n'aime pas 1 plus 1, il y a aussi d'avant.
[00:14:49] Toulouse 2, voire on doit se battre pour 1.
[00:14:52] Oui, voire 0,
[00:14:53] parce que si on s'auto-détruit,
[00:14:55] on peut arriver à 1 plus 1, il y a le 0.
[00:14:58] Et donc, c'est exactement ça.
[00:15:00] Typiquement, la logique dominante,
[00:15:02] c'est qu'il y a plein de gens qui disent
[00:15:05] qu'on a les meilleurs étudiants du monde,
[00:15:06] « we are the best in the world ».
[00:15:08] Nous, ce qui nous intéresse,
[00:15:09] c'est d'être best for the world,
[00:15:11] donc les meilleurs pour le monde.
[00:15:13] Et donc, ça, c'est...
[00:15:14] Tu changes un seul mot,
[00:15:15] tu vois, de best in à best for,
[00:15:17] mais tu changes complètement la philosophie
[00:15:21] et la plupart des interactions
[00:15:22] et l'essence de pourquoi est-ce qu'on est là
[00:15:25] et de ce qu'on fait ensemble.
[00:15:27] Et donc, cette logique-là,
[00:15:30] comment est-ce qu'elle peut
[00:15:35] progressivement gagner en légitimité,
[00:15:36] en visibilité
[00:15:37] et attirer toujours plus de gens ?
[00:15:41] C'est ça, fondamentalement.
[00:15:43] Parce qu'aujourd'hui,
[00:15:43] les incitations qu'on a
[00:15:45] ne sont pas les bonnes incitations.
[00:15:47] Donc, on est, en tant qu'être humain,
[00:15:49] et ce n'est pas d'autres espèces d'ailleurs,
[00:15:52] des coopérateurs conditionnels,
[00:15:53] c'est-à-dire qu'on coopère
[00:15:54] si on a intérêt à coopérer.
[00:15:55] Si on a intérêt à la compétition,
[00:15:57] on est dans la compétition.
[00:15:59] Et donc, comment on passe
[00:16:00] dans cette logique d'hyper-compétition
[00:16:02] pour les notes,
[00:16:03] pour les Shanghai Rankings
[00:16:04] ou pour ce genre de choses
[00:16:07] à une logique de coopération ?
[00:16:09] Et donc, c'est assez fondamentalement ça.
[00:16:11] Tu veux avoir la possibilité,
[00:16:14] typiquement, d'être diplômé et reconnu
[00:16:16] pour ce que tu fais pour le monde.
[00:16:18] Parce que tu as créé de nouvelles ressources.
[00:16:21] Tu as créé du logiciel open source,
[00:16:23] tu as créé des données éducatives libres,
[00:16:25] tu as créé de l'open data.
[00:16:28] Et ça, cette logique-là,
[00:16:30] versus passer des examens
[00:16:33] en mode d'hyper-compétition
[00:16:35] avec des copies qui vont finir dans une poubelle
[00:16:37] et qui n'auront pas de traces autre
[00:16:39] que, éventuellement,
[00:16:41] dans un classement des écoles
[00:16:44] et des individus dans les écoles.
[00:16:46] Et j'entends que tu as finalement
[00:16:48] une proposition de solution
[00:16:49] qui est donc de plus coopérer,
[00:16:50] peut-être d'avoir moins d'examens notés,
[00:16:52] d'avoir moins de compétition.
[00:16:54] Est-ce que ce changement,
[00:16:54] il peut se faire à l'échelle
[00:16:55] d'une université, d'une école ?
[00:16:57] Ou est-ce qu'il faut forcément
[00:16:58] que ça passe par au-dessus ?
[00:16:59] Parce que j'imagine une université
[00:17:01] qui demain dit,
[00:17:02] nous, il n'y a plus de classement,
[00:17:02] on ne participe plus à tout ça.
[00:17:04] Peut-être qu'il va finalement
[00:17:05] moins attirer des clients,
[00:17:06] être en difficulté.
[00:17:08] Où est-ce qu'on doit agir aujourd'hui
[00:17:09] si on est décideur dans une école par exemple ?
[00:17:13] Moi, j'ai tendance à essayer
[00:17:15] de penser fractale et d'agir viral.
[00:17:16] Tu vois, il y a des gens qui disent
[00:17:17] qu'il faut penser global,
[00:17:18] agir local, etc.
[00:17:20] Donc, ce que je veux dire
[00:17:21] par penser fractale,
[00:17:22] je veux dire,
[00:17:22] il faut penser à toutes les échelles.
[00:17:24] Et donc, cette coopération,
[00:17:26] il faut créer des incitations
[00:17:30] en micro-local,
[00:17:32] dans notre propre relation aux autres,
[00:17:35] sachant même qu'il y a de la coopération
[00:17:37] entre nos cellules,
[00:17:38] il y a de la coopération
[00:17:39] à l'intérieur de nos cellules,
[00:17:40] entre molécules, etc.
[00:17:40] Donc, la coopération,
[00:17:42] elle a une longue histoire.
[00:17:44] Moi, c'est une partie
[00:17:44] de ce que j'ai étudié
[00:17:46] comme biologiste
[00:17:47] pendant des années
[00:17:48] et même plus.
[00:17:50] Et donc,
[00:17:52] c'est assez une coopération
[00:17:53] à toutes les échelles.
[00:17:54] Et il faut penser aujourd'hui
[00:17:57] les coopérations aux autres niveaux.
[00:17:59] Donc, si tu es enseignant,
[00:18:01] qu'est-ce que tu peux changer
[00:18:02] dans ta classe
[00:18:03] ou dans l'environnement
[00:18:05] avec tes étudiants
[00:18:05] ou tes élèves ?
[00:18:07] Si tu es un chef d'établissement,
[00:18:08] comment tu changes
[00:18:09] la coopération entre l'ensemble
[00:18:11] des acteurs dans ton établissement,
[00:18:12] voire avec ton écosystème local ?
[00:18:16] Et si tu es au niveau de l'UNESCO,
[00:18:19] et on travaille aussi
[00:18:20] avec Audrey Azoulay
[00:18:21] et ses équipes,
[00:18:22] comment est-ce que tu peux
[00:18:23] changer les incitations
[00:18:24] en disant, par exemple,
[00:18:26] aujourd'hui,
[00:18:27] il y a plein de gens
[00:18:27] qui veulent avoir le label
[00:18:28] de l'UNESCO
[00:18:30] pour être patrimoine mondial
[00:18:33] de l'humanité ?
[00:18:34] Si demain,
[00:18:35] tu as le label
[00:18:37] patrimoine du futur,
[00:18:39] parce qu'on est
[00:18:40] un établissement scolaire,
[00:18:42] universitaire,
[00:18:43] un lieu dans lequel
[00:18:44] on co-crée des ressources
[00:18:46] qui sont utiles à tous
[00:18:48] et à toutes,
[00:18:49] à ce moment-là,
[00:18:49] tu es dans une autre dynamique.
[00:18:51] Donc, tu peux créer
[00:18:52] des incitations au niveau local,
[00:18:54] au niveau national,
[00:18:54] au niveau international.
[00:18:55] Et ce qui compte,
[00:18:56] en fait, fondamentalement,
[00:18:57] c'est comment est-ce que
[00:18:58] tu alignes les intérêts
[00:19:00] des individus,
[00:19:02] du collectif,
[00:19:03] voire de l'institution,
[00:19:04] et de la planète
[00:19:05] et des générations futures.
[00:19:07] Si tout ça est aligné,
[00:19:09] alors c'est relativement facile.
[00:19:11] S'il y a des contradictions
[00:19:13] fortes entre les intérêts
[00:19:15] de court terme
[00:19:16] et les intérêts de long terme,
[00:19:17] forcément,
[00:19:17] ça va mal se terminer.
[00:19:19] Et finalement,
[00:19:19] c'est comme dans une société,
[00:19:20] il faut que les employés,
[00:19:21] le client,
[00:19:22] les actionnaires
[00:19:23] soient tous alignés
[00:19:24] pour que ça marche.
[00:19:24] C'est la même chose
[00:19:25] dans tout ça.
[00:19:27] J'aimerais revenir
[00:19:28] sur un des points
[00:19:29] que tu as mentionné,
[00:19:30] et ça m'intéresse,
[00:19:31] la part des formateurs,
[00:19:32] ce qu'ils peuvent faire
[00:19:33] dans la classe.
[00:19:34] Tu as quelques recommandations,
[00:19:36] préconisations.
[00:19:36] Est-ce que vous avez fait
[00:19:37] des expériences,
[00:19:37] vous avez vu récemment
[00:19:40] qu'il y avait un impact
[00:19:41] dans l'engagement
[00:19:42] et que les étudiants
[00:19:43] derrière
[00:19:44] travaillaient plus
[00:19:45] pour la planète
[00:19:46] et un peu moins
[00:19:47] en étant les meilleurs ?
[00:19:49] Oui,
[00:19:50] on a pas mal
[00:19:51] de choses
[00:19:52] qui marchent
[00:19:53] à différentes échelles
[00:19:54] et à différents âges.
[00:19:55] Ce qui est intéressant,
[00:19:56] en fait,
[00:19:56] c'est que c'est à peu près
[00:19:56] toujours les mêmes
[00:19:58] ingrédients.
[00:20:00] Il y a une forme
[00:20:01] de crise de sens
[00:20:02] et de démotivation
[00:20:05] des jeunes
[00:20:05] et pas seulement
[00:20:07] par rapport
[00:20:08] aux différentes crises
[00:20:09] auxquelles on est confronté
[00:20:10] et les inviter
[00:20:11] à retrouver du sens
[00:20:13] dans leurs apprentissages
[00:20:14] et du sens
[00:20:15] dans leur vie.
[00:20:16] C'est des choses
[00:20:16] qui sont possibles
[00:20:17] et en fait,
[00:20:18] ce qui a été montré
[00:20:19] sur des recherches
[00:20:21] de ce type,
[00:20:21] c'est que tu trouves
[00:20:22] d'autant plus de sens
[00:20:23] que tu coopères,
[00:20:24] tu trouves d'autant plus
[00:20:25] de sens
[00:20:25] que tu es invité
[00:20:25] à être créatif
[00:20:26] et tu trouves d'autant plus
[00:20:27] de sens
[00:20:27] que tu fais des choses
[00:20:28] qui ne sont pas intéressantes
[00:20:29] juste pour toi
[00:20:30] mais pour un collectif
[00:20:33] ou une entité
[00:20:34] plus grande
[00:20:35] que ta petite personne.
[00:20:36] Oui, en vision
[00:20:36] communauté,
[00:20:37] on est fait pour ça
[00:20:38] finalement,
[00:20:39] même au fond de nous.
[00:20:40] Exactement.
[00:20:41] Et donc,
[00:20:41] ça,
[00:20:42] c'est possible
[00:20:43] et c'est possible
[00:20:45] par exemple
[00:20:46] en invitant des jeunes
[00:20:47] à co-créer
[00:20:48] des projets
[00:20:49] à hauteur
[00:20:50] de leurs capacités
[00:20:51] et de leurs intérêts.
[00:20:53] Donc,
[00:20:54] moi,
[00:20:54] j'ai vu des gens
[00:20:54] le faire à des 4 ans.
[00:20:55] J'ai vu des gens
[00:20:56] le faire à tous les âges.
[00:20:58] Évidemment,
[00:20:58] à l'université,
[00:21:00] c'est particulièrement pertinent
[00:21:02] et tu peux inviter
[00:21:04] par exemple
[00:21:05] une expérience
[00:21:06] qu'on fait
[00:21:06] avec l'université
[00:21:08] de CY à Sergi,
[00:21:10] c'est de faire travailler
[00:21:11] les jeunes
[00:21:12] sur leur Ikigai.
[00:21:14] Et donc,
[00:21:15] l'Ikigai...
[00:21:16] Peut-être rappeler
[00:21:16] juste brièvement
[00:21:17] ce qu'est l'Ikigai.
[00:21:18] Donc,
[00:21:19] l'Ikigai,
[00:21:20] c'est l'intersection
[00:21:21] de 4 réponses
[00:21:23] à 4 types
[00:21:24] de questions
[00:21:25] complémentaires.
[00:21:26] La première,
[00:21:27] c'est
[00:21:29] qu'est-ce que j'aime faire
[00:21:30] et qu'est-ce que je sais faire,
[00:21:31] voire qu'est-ce que je peux apprendre
[00:21:32] à faire
[00:21:32] pendant un contexte éducatif.
[00:21:34] Et puis,
[00:21:35] donc ça,
[00:21:35] c'est des questions
[00:21:36] très personnelles.
[00:21:38] Et puis,
[00:21:38] il y a des questions
[00:21:39] sur la communauté,
[00:21:40] voire sur la planète.
[00:21:41] Donc,
[00:21:41] de quoi le monde a besoin
[00:21:42] et où je peux trouver
[00:21:43] des ressources,
[00:21:44] y compris un salaire,
[00:21:45] demain,
[00:21:46] mais éventuellement
[00:21:46] des ressources éducatives
[00:21:47] ou des ressources humaines,
[00:21:49] des ressources technologiques
[00:21:51] pour avancer.
[00:21:52] Et donc,
[00:21:53] si on peut répondre
[00:21:54] à ces 4 questions
[00:21:56] en trouvant
[00:21:57] une intersection
[00:21:57] non nulle
[00:21:58] entre ces différents sujets,
[00:22:01] alors,
[00:22:01] on va pouvoir faire
[00:22:02] quelque chose qu'on aime,
[00:22:03] quelque chose
[00:22:03] sur lequel on a
[00:22:04] des compétences
[00:22:05] qui vont aller en se développant,
[00:22:06] des choses pour lesquelles
[00:22:07] on va trouver des ressources
[00:22:08] et des finances,
[00:22:09] et puis des choses
[00:22:09] qui vont être utiles
[00:22:10] non seulement
[00:22:11] pour la communauté locale,
[00:22:13] mais pour le monde
[00:22:14] et pour...
[00:22:14] Donc,
[00:22:15] encore une fois,
[00:22:15] tout aligné finalement
[00:22:16] pour que ça marche.
[00:22:17] Exactement.
[00:22:18] Et donc,
[00:22:18] c'est des questions
[00:22:19] d'alignement en fait
[00:22:20] des besoins
[00:22:20] et des ressources
[00:22:20] de l'individu,
[00:22:21] des besoins
[00:22:21] et des ressources
[00:22:22] de la communauté,
[00:22:22] des besoins
[00:22:23] et des ressources
[00:22:23] de la planète.
[00:22:24] Donc,
[00:22:24] il y a besoin
[00:22:25] d'apprendre
[00:22:26] à faire des choses
[00:22:27] qui sont alignées
[00:22:30] entre la personne
[00:22:31] et l'avenir
[00:22:33] et c'est comme ça
[00:22:34] qu'on peut
[00:22:36] tous trouver du sens.
[00:22:38] On peut penser
[00:22:38] l'ikigai de l'individu,
[00:22:39] voir le wikigai
[00:22:40] du collectif,
[00:22:41] voir le wikigaya
[00:22:42] de la planète,
[00:22:43] si tu veux.
[00:22:44] Donc,
[00:22:44] on peut essayer
[00:22:45] de penser fractal
[00:22:46] encore une fois.
[00:22:47] par rapport
[00:22:48] à ces sujets.
[00:22:49] Ok,
[00:22:50] hyper intéressant.
[00:22:52] Alors,
[00:22:52] j'aimerais maintenant
[00:22:53] qu'on parle
[00:22:53] un tout petit peu
[00:22:53] de la tech.
[00:22:54] Forcément,
[00:22:55] aujourd'hui,
[00:22:55] on va parler
[00:22:56] de l'IA
[00:22:56] un tout petit peu.
[00:22:58] De ton point de vue,
[00:22:59] quelle est la place
[00:22:59] de la technologie
[00:23:00] et de l'IA
[00:23:01] dans les changements
[00:23:02] qu'on peut apporter
[00:23:03] sur tout ça ?
[00:23:06] Alors,
[00:23:07] en fait,
[00:23:07] la technologie
[00:23:09] amène
[00:23:10] plein de possibles
[00:23:11] dont un somme
[00:23:12] de risque
[00:23:13] et en fait,
[00:23:14] c'est à nous
[00:23:15] de faire des choix
[00:23:15] sur quel type
[00:23:17] d'usage
[00:23:17] de la technologie
[00:23:18] on veut promouvoir.
[00:23:19] Je vais peut-être
[00:23:19] faire un petit retour
[00:23:20] en arrière
[00:23:23] pour venir
[00:23:24] sur les sujets
[00:23:25] des technologies
[00:23:26] d'aujourd'hui
[00:23:26] et de demain.
[00:23:28] Le retour en arrière,
[00:23:29] c'est qu'on a tendance
[00:23:31] à oublier
[00:23:32] qu'il y a un très bon livre
[00:23:33] qui s'appelle
[00:23:33] La révolution de l'imprimerie
[00:23:34] qui montre
[00:23:35] qu'entre l'imprimerie
[00:23:38] et les lumières,
[00:23:39] il y a malheureusement
[00:23:39] des guerres de religion
[00:23:40] et beaucoup de sang
[00:23:42] qui a coulé.
[00:23:44] Ce qu'on voit
[00:23:45] quand on lit
[00:23:45] ce genre d'ouvrage,
[00:23:47] c'est que
[00:23:48] typiquement,
[00:23:49] les publications
[00:23:50] scientifiques
[00:23:50] sont arrivées
[00:23:51] un siècle
[00:23:52] après les romans
[00:23:53] érotiques.
[00:23:54] Donc,
[00:23:54] on voit bien
[00:23:55] que si on utilise
[00:23:56] les dernières technologies
[00:23:58] pour certains usages
[00:23:59] plutôt que d'autres,
[00:24:00] ce n'est pas très nouveau
[00:24:01] et ce qui est vrai,
[00:24:03] c'est qu'une technologie
[00:24:05] peut amener
[00:24:05] le meilleur
[00:24:06] ou le pire
[00:24:07] suivant
[00:24:08] ce qu'on priorise.
[00:24:10] Et donc,
[00:24:10] si on priorise
[00:24:11] le conflit,
[00:24:13] alors,
[00:24:14] on peut assez vite
[00:24:15] aller au pire.
[00:24:16] Si on priorise
[00:24:17] la coopération
[00:24:17] et la capacité
[00:24:18] à faire grandir
[00:24:19] tout le monde,
[00:24:20] alors,
[00:24:20] on peut aller vers le meilleur.
[00:24:22] Et donc,
[00:24:22] les questions d'éthique
[00:24:23] sont fondamentales
[00:24:28] et typiquement,
[00:24:29] on voit par exemple
[00:24:30] qu'il y a eu
[00:24:31] l'inquisition
[00:24:32] et des procès
[00:24:33] en sorcellerie
[00:24:34] qui ont été promus
[00:24:35] par l'imprimerie
[00:24:36] avant de penser
[00:24:38] le développement
[00:24:39] des sciences
[00:24:40] et de la démocratie.
[00:24:42] Voilà,
[00:24:43] donc ça,
[00:24:43] c'est des sujets
[00:24:44] sur lesquels
[00:24:45] je pense qu'il faut
[00:24:46] il faut avoir conscience
[00:24:47] et quand on,
[00:24:49] certains ont naïvement
[00:24:50] pensé que
[00:24:51] le digital
[00:24:52] allait nécessairement
[00:24:55] aller que vers
[00:24:56] des bonnes choses
[00:24:57] ou l'IA
[00:24:57] allait nécessairement
[00:24:58] aller que vers
[00:24:58] des bonnes choses
[00:24:59] et on voit bien
[00:25:00] qu'aujourd'hui,
[00:25:00] une partie
[00:25:01] de l'intelligence artificielle
[00:25:02] sert plus la bêtise collective
[00:25:03] que l'intelligence collective.
[00:25:06] Typiquement,
[00:25:07] c'est des IA
[00:25:07] qui pilotent
[00:25:08] les réseaux sociaux
[00:25:09] et qui augmentent
[00:25:09] la haine en ligne,
[00:25:10] qui augmentent
[00:25:11] les fake news,
[00:25:12] etc.
[00:25:12] Donc,
[00:25:12] on voit bien que
[00:25:13] si on n'y prend pas garde,
[00:25:16] ça peut amener au pire.
[00:25:18] Par contre,
[00:25:19] si on se sert
[00:25:20] de la technologie
[00:25:23] pour apprendre
[00:25:24] à faire des choses
[00:25:24] qu'on a besoin
[00:25:25] de faire
[00:25:25] tous ensemble
[00:25:26] du style
[00:25:27] résoudre les défis planétaires,
[00:25:28] je ne vois pas très bien
[00:25:29] comment on va résoudre
[00:25:30] les défis planétaires
[00:25:31] sans communiquer
[00:25:31] avec les autres
[00:25:33] et sans être capable
[00:25:34] de faire émerger
[00:25:36] de nouvelles formes
[00:25:37] d'intelligence collective
[00:25:37] et des nouveaux communs
[00:25:39] dont on parlait
[00:25:40] tout à l'heure.
[00:25:41] Donc,
[00:25:42] ça,
[00:25:42] c'est le premier point.
[00:25:44] Donc,
[00:25:44] si j'essaye de parler
[00:25:45] d'une partie
[00:25:47] des choses
[00:25:48] qui peuvent
[00:25:50] rendre optimistes
[00:25:51] ou en tout cas
[00:25:51] amélioristes
[00:25:52] et sur lesquelles
[00:25:53] on peut essayer
[00:25:53] d'avancer,
[00:25:55] récemment,
[00:25:55] il a été montré
[00:25:56] que si on est
[00:25:57] dans une situation
[00:25:58] de convention citoyenne
[00:25:59] sur un des sujets
[00:26:00] sociétaux complexes
[00:26:01] et qu'on demande
[00:26:03] à des humains
[00:26:03] de faire la synthèse
[00:26:04] du débat
[00:26:05] de citoyens
[00:26:06] pris au hasard
[00:26:08] ou si on demande
[00:26:08] à une machine
[00:26:09] et en particulier
[00:26:10] à une IA
[00:26:10] de le faire,
[00:26:11] en l'occurrence,
[00:26:13] les humains
[00:26:14] préfèrent la synthèse
[00:26:15] faite par l'IA
[00:26:16] que faite par un humain.
[00:26:17] D'accord.
[00:26:18] Non pas que l'IA
[00:26:19] n'est pas de biais
[00:26:19] mais les humains
[00:26:20] en ont au moins autant
[00:26:21] voire plus
[00:26:22] et donc,
[00:26:24] au moins,
[00:26:24] ça,
[00:26:25] c'est des résultats
[00:26:25] de recherche
[00:26:26] du moment
[00:26:27] qui,
[00:26:27] moi,
[00:26:27] me rendent relativement
[00:26:28] optimiste.
[00:26:29] Et donc,
[00:26:29] ce qu'on cherche à faire
[00:26:30] par exemple,
[00:26:32] comment est-ce qu'on sort
[00:26:33] des guerres de religion
[00:26:34] et qu'on va vers les lumières ?
[00:26:36] Typiquement,
[00:26:37] ça,
[00:26:38] c'est pas du jour au lendemain
[00:26:38] mais ça se fait
[00:26:39] en créant des lieux
[00:26:40] et des conditions
[00:26:42] de dialogue constructifs.
[00:26:45] Il y a eu
[00:26:45] des académies des sciences,
[00:26:46] il y a eu des salons,
[00:26:47] il y a eu des cafés,
[00:26:48] il y a eu un certain
[00:26:48] d'espaces physiques
[00:26:50] et d'espaces intellectuels
[00:26:51] dans lesquels
[00:26:52] on a promu
[00:26:53] un débat
[00:26:55] basé sur de la science,
[00:26:56] basé sur
[00:26:57] le respect,
[00:26:58] le dialogue
[00:26:59] et des débats
[00:27:00] qui font autorité.
[00:27:02] Et moi,
[00:27:02] j'aime beaucoup
[00:27:02] le mot de Michel Serres
[00:27:04] qui disait que
[00:27:05] la vraie autorité,
[00:27:07] étymologiquement parlant,
[00:27:07] c'est celle
[00:27:08] qui fait grandir.
[00:27:09] Et donc,
[00:27:09] un débat qui fait autorité,
[00:27:10] c'est un débat
[00:27:11] dans lequel on sort
[00:27:11] tous grandir.
[00:27:14] Malheureusement,
[00:27:14] un débat sur les réseaux sociaux
[00:27:15] ou à la télé,
[00:27:17] aujourd'hui,
[00:27:17] il y a peu de gens
[00:27:18] qui en sortent grandir,
[00:27:19] y compris les spectateurs.
[00:27:21] Et donc,
[00:27:22] comment est-ce qu'on peut
[00:27:22] réinventer des débats
[00:27:24] qui font autorité ?
[00:27:25] Comment est-ce qu'on peut
[00:27:25] réinventer des lieux
[00:27:26] équivalents au salon ?
[00:27:28] Et donc,
[00:27:28] typiquement,
[00:27:29] dans les salons
[00:27:30] ou dans les académies,
[00:27:32] il y a une forme
[00:27:33] de modération.
[00:27:35] Une forme de modération
[00:27:36] où on choisit
[00:27:38] quelles sont
[00:27:39] les meilleures manières
[00:27:39] d'interagir.
[00:27:40] En fait,
[00:27:40] il faut dialoguer
[00:27:41] sur la meilleure manière
[00:27:42] d'avoir un dialogue.
[00:27:43] Et donc ça,
[00:27:45] typiquement,
[00:27:45] l'IA,
[00:27:46] par exemple,
[00:27:47] peut...
[00:27:48] Enfin,
[00:27:48] les humains peuvent
[00:27:49] apprendre à le faire
[00:27:50] des échelles locales.
[00:27:50] L'IA peut nous aider
[00:27:51] à renforcer
[00:27:52] ce qu'on peut faire
[00:27:53] au niveau local
[00:27:53] et à changer d'échelle.
[00:27:55] Donc,
[00:27:56] juste pour donner
[00:27:56] des illustrations,
[00:27:57] j'en ai cité une
[00:27:58] à l'instant,
[00:27:59] mais l'IA peut,
[00:28:00] par exemple,
[00:28:03] savoir
[00:28:03] quel est le temps
[00:28:04] de parole
[00:28:04] de chaque personne
[00:28:05] autour de la table.
[00:28:06] Il peut savoir
[00:28:07] quelles sont les émotions
[00:28:08] qui sont présentes.
[00:28:10] Et elle peut tendre
[00:28:11] un miroir
[00:28:11] en temps réel
[00:28:13] aux personnes
[00:28:14] de façon à ce que
[00:28:15] celui qui est un peu
[00:28:16] trop bavard
[00:28:16] puisse éventuellement
[00:28:18] laisser la place
[00:28:19] à d'autres
[00:28:19] qui n'ont pas eu
[00:28:21] voix au chapitre
[00:28:22] jusque-là.
[00:28:23] Si les émotions
[00:28:24] commencent à partir
[00:28:25] en vrille,
[00:28:26] elle peut inciter
[00:28:27] les gens
[00:28:28] à prendre un moment,
[00:28:29] peut-être un moment
[00:28:30] de silence
[00:28:31] pour se recentrer
[00:28:32] et repartir
[00:28:34] sur de meilleures bases
[00:28:35] et arriver à entendre
[00:28:36] ce que les autres
[00:28:38] ont à dire.
[00:28:38] Donc,
[00:28:38] cette capacité-là,
[00:28:40] elle est intéressante.
[00:28:41] Et puis,
[00:28:42] il y a une autre capacité
[00:28:43] qui est importante,
[00:28:43] donc c'est cette capacité
[00:28:44] à faire une synthèse.
[00:28:45] Et ce que tu peux faire
[00:28:46] comme synthèse,
[00:28:47] tu peux le faire localement,
[00:28:49] mais tu peux le faire
[00:28:50] pour 5 étudiants,
[00:28:52] tu peux le faire
[00:28:52] pour 50,
[00:28:53] tu peux le faire pour 500,
[00:28:53] tu peux le faire pour 5000
[00:28:54] à l'échelle d'une université
[00:28:55] ou 50 000,
[00:28:56] tu peux aussi le faire
[00:28:57] pour 5 millions
[00:28:58] ou 50 millions
[00:28:59] ou 5 milliards
[00:29:00] à l'échelle nationale
[00:29:02] ou planétaire.
[00:29:03] Et ça,
[00:29:04] je pense que c'est extrêmement intéressant
[00:29:06] puisque dans le sommet
[00:29:08] du futur de l'ONU,
[00:29:09] il y a cette idée
[00:29:10] qu'il faut entendre
[00:29:10] l'intérêt des générations futures
[00:29:12] à commencer par les plus jeunes
[00:29:14] qui sont trop peu entendus.
[00:29:16] Typiquement,
[00:29:16] aujourd'hui,
[00:29:17] 50% de l'humanité
[00:29:18] a moins de 30 ans,
[00:29:18] mais 1% des décideurs
[00:29:20] a moins de 30 ans.
[00:29:21] Donc,
[00:29:21] si tu inverses ça,
[00:29:24] tu peux donner
[00:29:25] au moins le droit
[00:29:26] à la parole,
[00:29:27] voire le droit de vote
[00:29:28] aux plus jeunes
[00:29:29] pour qu'ils soient entendus
[00:29:30] sur les décisions
[00:29:31] qui les concernent.
[00:29:32] Et tu peux le faire
[00:29:33] dans différents contextes.
[00:29:34] Tu peux le faire
[00:29:35] pour prendre une décision locale,
[00:29:36] tu peux le faire
[00:29:37] pour prendre une décision
[00:29:37] à l'échelle nationale.
[00:29:38] Et puis,
[00:29:39] il y a des expériences
[00:29:40] qui existent depuis un siècle,
[00:29:41] d'ailleurs,
[00:29:42] qu'on appelle aujourd'hui
[00:29:44] Model UN,
[00:29:45] comme les simulations de l'ONU,
[00:29:46] dans lesquelles des jeunes
[00:29:47] peuvent simuler les décisions
[00:29:48] qui sont prises
[00:29:49] par les grands de ce monde.
[00:29:51] Et,
[00:29:51] eh bien,
[00:29:52] s'ils simulent ça
[00:29:53] en étant augmentés
[00:29:54] par la technologie,
[00:29:54] d'abord,
[00:29:55] ils vont mieux apprendre
[00:29:55] à faire cet exercice.
[00:29:56] Et puis,
[00:29:57] les propositions
[00:29:58] qu'ils vont faire
[00:29:59] vont pouvoir être
[00:30:01] synthétisées
[00:30:02] à différentes échelles.
[00:30:03] Comme ils sont
[00:30:03] plus d'un million
[00:30:04] à le faire chaque année,
[00:30:05] eh bien,
[00:30:06] on peut faire la synthèse
[00:30:07] de tout ça,
[00:30:07] l'amener à l'Assemblée Générale
[00:30:08] de l'ONU.
[00:30:09] Après,
[00:30:10] je ne dis pas
[00:30:11] que tous les décideurs
[00:30:12] vont s'aligner instantanément
[00:30:14] avec l'intérêt
[00:30:15] des nouvelles générations,
[00:30:16] mais au moins,
[00:30:16] on aura un débat
[00:30:17] plus constructif
[00:30:18] autour de ça
[00:30:19] et on peut réussir
[00:30:21] à faire émerger
[00:30:22] d'autres points de vue,
[00:30:23] d'autres perspectives
[00:30:24] quand on prend
[00:30:25] les décisions
[00:30:26] à ces différents niveaux.
[00:30:28] Génial.
[00:30:29] Alors,
[00:30:29] c'est hyper intéressant
[00:30:30] et c'est vrai que
[00:30:31] je pense que
[00:30:31] la plupart d'entre nous
[00:30:32] connaissent
[00:30:32] des modèles
[00:30:33] de l'ONU
[00:30:34] qui est les enfants.
[00:30:36] Ton avis personnel
[00:30:37] est qu'il faudrait
[00:30:39] que les enfants
[00:30:40] puissent voter
[00:30:40] également,
[00:30:41] véritablement,
[00:30:42] et à ce moment-là,
[00:30:43] à quel âge ?
[00:30:44] Est-ce qu'un enfant
[00:30:45] de 8 ans
[00:30:45] devrait être
[00:30:46] en capacité de voter ?
[00:30:47] Est-ce qu'au-delà
[00:30:49] de la capacité,
[00:30:49] est-ce que lui-même
[00:30:50] a la capacité véritable
[00:30:52] de comprendre
[00:30:53] ce qui se passe ?
[00:30:53] À quel moment
[00:30:54] tu penses que ça
[00:30:56] devient pertinent ?
[00:30:57] Alors,
[00:30:58] il y a un nombre
[00:30:59] de discussions
[00:31:00] sur ce sujet.
[00:31:01] Il y a un certain
[00:31:02] de pays
[00:31:02] où le droit de vote
[00:31:03] est déjà passé à 16 ans,
[00:31:04] par exemple,
[00:31:05] dont l'Autriche
[00:31:06] et tout un tas d'autres
[00:31:07] à travers le monde.
[00:31:09] Et en l'occurrence,
[00:31:09] on montre
[00:31:10] que ça a plein
[00:31:11] d'effets positifs
[00:31:11] sur le fait
[00:31:13] qu'ils votent
[00:31:14] pendant plus longtemps
[00:31:15] après 18 ans,
[00:31:16] etc.
[00:31:17] Donc,
[00:31:17] ça mobilise.
[00:31:18] Ça,
[00:31:18] c'est la première chose.
[00:31:20] Si,
[00:31:21] en tant que biologiste,
[00:31:23] il ne se passe rien
[00:31:23] à 18 ans
[00:31:24] qui ferait que
[00:31:26] tout d'un coup,
[00:31:27] on atteindrait
[00:31:28] la maturité,
[00:31:29] la citoyenneté
[00:31:29] et la capacité
[00:31:30] à voter,
[00:31:30] très honnêtement.
[00:31:32] Alors,
[00:31:33] il y a pas mal
[00:31:33] de débats.
[00:31:34] Les débats,
[00:31:36] ceux qui sont contre
[00:31:37] le droit de vote
[00:31:37] des jeunes
[00:31:39] disent qu'ils ne sont
[00:31:40] pas suffisamment éduqués,
[00:31:41] pas suffisamment informés,
[00:31:42] qu'ils ne comprennent pas
[00:31:42] la complexité des enjeux
[00:31:43] et qu'ils sont
[00:31:45] trop influençables.
[00:31:47] Alors,
[00:31:47] ce qui est intéressant,
[00:31:48] c'est que
[00:31:48] ces arguments
[00:31:50] ont été avancés
[00:31:51] au XXe siècle
[00:31:51] pour que les femmes
[00:31:52] ne votent pas,
[00:31:53] au XIXe pour que
[00:31:53] les pauvres ne votent pas
[00:31:54] et au XVIIIe
[00:31:55] pour que personne
[00:31:55] ne vote.
[00:31:57] Donc,
[00:31:58] c'est juste
[00:31:59] un petit rappel historique
[00:32:01] et ce qui est intéressant,
[00:32:03] c'est que si
[00:32:04] on demandait
[00:32:04] à tous ceux
[00:32:05] qui votent
[00:32:05] s'ils sont
[00:32:06] parfaitement informés,
[00:32:07] s'ils ont été
[00:32:07] parfaitement éduqués,
[00:32:08] s'ils n'ont pas été
[00:32:09] influencés,
[00:32:10] s'ils ont vraiment
[00:32:10] compris la complexité
[00:32:11] des enjeux...
[00:32:12] Oui,
[00:32:12] il y a des adultes
[00:32:13] qui répondraient
[00:32:14] effectivement
[00:32:14] plutôt en négatif.
[00:32:16] Donc,
[00:32:17] on voit bien
[00:32:18] que c'est plus
[00:32:19] complexe que ça.
[00:32:21] mais...
[00:32:22] Donc,
[00:32:23] si...
[00:32:24] Moi,
[00:32:24] je vais faire une proposition
[00:32:25] un peu extrême
[00:32:26] juste pour
[00:32:26] au moins
[00:32:28] permettre
[00:32:28] d'ouvrir le débat.
[00:32:29] Imagine
[00:32:30] qu'il y a un moment
[00:32:31] qui est clair biologiquement,
[00:32:32] c'est la naissance.
[00:32:33] Et clairement,
[00:32:34] à la naissance,
[00:32:35] le nourrisson
[00:32:36] ne serait pas
[00:32:37] en mesure de voter.
[00:32:38] Ça serait compliqué,
[00:32:39] effectivement.
[00:32:40] Mais,
[00:32:40] ses parents
[00:32:41] peuvent voter pour lui.
[00:32:43] Imagine qu'en tant
[00:32:43] que jeune parent,
[00:32:44] tu aies deux bulletins de vote.
[00:32:46] Le tien
[00:32:46] et celui de ton enfant
[00:32:47] ou de tes enfants.
[00:32:49] Est-ce que tu voterais
[00:32:50] de la même manière déjà ?
[00:32:51] C'est une première question.
[00:32:52] Et ça serait une question
[00:32:53] intéressante
[00:32:53] parce que ça nous obligerait
[00:32:54] à nous projeter
[00:32:56] dans l'avenir.
[00:32:57] Et puis,
[00:32:57] par définition,
[00:32:58] ça rééquilibrerait
[00:32:59] la démographie électorale.
[00:33:00] Parce qu'aujourd'hui,
[00:33:01] on sait qu'un certain nombre
[00:33:02] de décideurs
[00:33:03] sont élus essentiellement
[00:33:04] par les retraités.
[00:33:06] Je ne suis rien
[00:33:06] contre les retraités,
[00:33:07] mais ce n'est pas forcément
[00:33:08] eux qui verront
[00:33:09] le 22e siècle.
[00:33:10] Donc,
[00:33:11] comment est-ce qu'on peut
[00:33:13] rééquilibrer
[00:33:14] les choses ?
[00:33:15] Tu vois,
[00:33:16] il y a des gens
[00:33:16] qui vont très loin
[00:33:17] en disant
[00:33:17] sur les décisions
[00:33:18] de long terme
[00:33:19] qui vont impacter
[00:33:20] le long terme,
[00:33:20] on pourrait imaginer
[00:33:22] que le poids du vote
[00:33:24] de chacun soit proportionnel
[00:33:25] et l'espérance de vie
[00:33:26] de chacun.
[00:33:28] D'accord.
[00:33:29] Alors là,
[00:33:30] on peut faire des modèles
[00:33:30] dans tous les sens.
[00:33:31] On pourrait augmenter
[00:33:32] par rapport à la richesse,
[00:33:33] par rapport à...
[00:33:34] On peut le faire
[00:33:35] sur plein de sujets.
[00:33:36] Ce que je veux dire,
[00:33:37] c'est que
[00:33:37] c'est au moins intéressant
[00:33:38] d'ouvrir le débat
[00:33:40] et de se dire
[00:33:41] que notre démocratie
[00:33:42] a besoin
[00:33:44] de prendre en compte
[00:33:45] l'intérêt
[00:33:45] des générations futures
[00:33:46] et que ça peut se faire
[00:33:47] de différentes manières.
[00:33:48] Ce que j'ai dit
[00:33:49] est peut-être un peu extrême,
[00:33:50] mais ça permet au moins
[00:33:51] d'ouvrir les possibles.
[00:33:53] Après,
[00:33:54] tu peux avoir
[00:33:54] d'autres solutions.
[00:33:55] Par exemple,
[00:33:55] les Galois
[00:33:56] ont déjà
[00:33:56] un haut commissaire
[00:33:57] pour les générations futures
[00:33:59] qui a le pouvoir
[00:34:00] d'interpeller
[00:34:01] les décisions
[00:34:02] s'ils pensent
[00:34:03] qu'elles ne sont pas
[00:34:03] dans l'intérêt
[00:34:03] des générations futures.
[00:34:04] Donc,
[00:34:05] il n'a pas le pouvoir
[00:34:06] de les bloquer,
[00:34:07] mais c'est un pouvoir
[00:34:08] consultatif,
[00:34:09] mais qui est intéressant
[00:34:10] parce que ça donne
[00:34:11] une responsabilité
[00:34:14] un peu différente
[00:34:15] et ça permet
[00:34:15] d'avoir des débats
[00:34:16] différents
[00:34:16] sur est-ce qu'il faut
[00:34:17] ou pas détruire
[00:34:19] cette forêt
[00:34:19] pour installer
[00:34:20] ce supermarché
[00:34:21] ou autre chose.
[00:34:22] Donc,
[00:34:22] ces questions-là,
[00:34:24] elles peuvent
[00:34:24] se poser
[00:34:25] à différentes échelles
[00:34:28] et je trouve
[00:34:28] que c'est intéressant
[00:34:29] de au moins
[00:34:31] ouvrir le débat
[00:34:32] et de l'ouvrir
[00:34:32] de manière
[00:34:33] intergénérationnelle.
[00:34:34] Tu vois,
[00:34:35] si par exemple,
[00:34:37] pour reprendre ton exemple
[00:34:38] de l'enfant de 8 ans,
[00:34:40] si ses parents
[00:34:40] pouvaient voter pour lui
[00:34:42] depuis sa naissance,
[00:34:44] à un moment donné,
[00:34:45] il va questionner
[00:34:46] ses parents sur
[00:34:47] « mais pourquoi est-ce
[00:34:47] que vous avez voté
[00:34:48] pour moi ?
[00:34:49] Et est-ce que je peux
[00:34:49] aller voter la prochaine fois ? »
[00:34:51] Et là,
[00:34:52] il y aura des discussions
[00:34:52] intéressantes en famille,
[00:34:54] il peut y avoir
[00:34:54] des discussions intéressantes
[00:34:55] à l'école
[00:34:55] et dans toutes les communautés.
[00:34:57] Et donc,
[00:34:58] rien que ça,
[00:34:59] même si...
[00:35:00] Et au plus tard,
[00:35:01] ça peut être à 18 ans
[00:35:02] ou même 16,
[00:35:03] enfin peu importe.
[00:35:04] Mais progressivement,
[00:35:05] c'est quand le jeune
[00:35:06] se sent capable d'eux
[00:35:07] et jusque-là,
[00:35:08] il est représenté
[00:35:08] par ses parents,
[00:35:09] ce qui est a priori
[00:35:11] une manière
[00:35:12] relativement intéressante
[00:35:13] de le faire.
[00:35:13] C'est une proposition
[00:35:14] intéressante,
[00:35:15] c'est de la matière
[00:35:15] à réfléchir.
[00:35:16] Tant qu'on est
[00:35:17] sur le sujet des lois,
[00:35:18] si on devait les changer,
[00:35:20] ce sera ma dernière question
[00:35:21] avant qu'on passe
[00:35:22] aux questions de la fin.
[00:35:23] Si tu étais au gouvernement,
[00:35:25] tu pouvais faire passer
[00:35:25] n'importe quelle mesure
[00:35:27] ?
[00:35:28] D'ailleurs,
[00:35:28] je vais changer
[00:35:29] un tout petit peu la question.
[00:35:30] Je vais dire
[00:35:30] au gouvernement du monde,
[00:35:31] admettons,
[00:35:31] avec un gouvernement mondial,
[00:35:33] s'il y avait une mesure
[00:35:33] que tu devais faire passer,
[00:35:35] ce serait quoi ?
[00:35:37] Waouh !
[00:35:39] Je suis pareil,
[00:35:40] donc je ne vais pas
[00:35:40] vraiment réfléchir
[00:35:41] à la question,
[00:35:41] mais en fait,
[00:35:42] on a une règle ici
[00:35:43] qui, à mon avis,
[00:35:44] a un certain nombre
[00:35:46] de dynamique fractale
[00:35:47] et c'est une règle
[00:35:48] que j'aime bien.
[00:35:48] c'est une règle qui dit
[00:35:49] ne faites rien
[00:35:51] qui m'obligerait
[00:35:53] ou qui nous obligerait
[00:35:54] à créer une nouvelle règle.
[00:35:56] D'accord ?
[00:35:58] Et donc,
[00:35:58] cette règle,
[00:35:59] elle est très méta.
[00:36:00] Alors,
[00:36:01] c'est dur
[00:36:01] parce que comment on innove
[00:36:02] dans ce cas-là ?
[00:36:03] Eh bien,
[00:36:04] en fait,
[00:36:06] si l'innovation
[00:36:07] n'a que des effets positifs,
[00:36:09] on n'a pas besoin
[00:36:09] de créer de nouvelles règles.
[00:36:10] C'est un problème.
[00:36:12] Par contre,
[00:36:13] celui qui innove
[00:36:13] est responsabilisé
[00:36:15] sur le fait
[00:36:15] qu'il va falloir
[00:36:16] qu'il pense
[00:36:16] aux effets négatifs potentiels
[00:36:19] de son innovation.
[00:36:20] S'il a fait quelque chose
[00:36:22] qui n'est que positif,
[00:36:24] a priori,
[00:36:24] il n'y a pas de souci.
[00:36:27] Mais par contre,
[00:36:28] s'il a fait des choses
[00:36:29] qui sont négatives,
[00:36:30] aujourd'hui,
[00:36:30] si tu veux,
[00:36:31] il faut attendre
[00:36:32] de démontrer
[00:36:33] que les gens
[00:36:33] ont eu des impacts négatifs
[00:36:36] pour légiférer
[00:36:37] et parfois,
[00:36:38] ça peut être trop tard.
[00:36:39] Tu vois,
[00:36:40] il y a des choses
[00:36:40] qui peuvent être irrémédiables
[00:36:42] et compagnie.
[00:36:42] Donc,
[00:36:43] si tu veux,
[00:36:43] c'est quand même compliqué
[00:36:44] et c'est une règle
[00:36:45] que tu peux appliquer
[00:36:46] avec des enfants,
[00:36:47] c'est une règle
[00:36:47] que tu peux appliquer
[00:36:48] avec des étudiants
[00:36:48] à l'échelle
[00:36:49] d'un institut
[00:36:52] comme le nôtre
[00:36:52] et c'est une règle
[00:36:53] que tu peux appliquer
[00:36:54] à peu près
[00:36:54] à toutes les échelles.
[00:36:56] Simplement,
[00:36:56] c'est la règle
[00:36:56] qui responsabilise
[00:36:57] les gens
[00:36:58] et qui leur demande
[00:36:58] d'avoir les comportements
[00:37:00] les plus éthiques possibles,
[00:37:01] les plus éthiques
[00:37:01] dont ils sont capables.
[00:37:05] Hyper intéressant.
[00:37:06] Écoute,
[00:37:06] merci pour cette réponse.
[00:37:08] Je te propose
[00:37:09] de passer aux questions
[00:37:10] de la fin
[00:37:10] avec la première
[00:37:11] qui est la plus large,
[00:37:12] la formation
[00:37:14] toi, c'est quoi ?
[00:37:17] Moi, ce que j'aimerais,
[00:37:18] c'est avoir
[00:37:19] un GPS de la connaissance
[00:37:21] qui aide chacun
[00:37:22] à savoir
[00:37:23] où il est
[00:37:24] dans l'espace des connaissances
[00:37:25] comme le GPS physique
[00:37:26] t'aiderait à savoir
[00:37:26] où tu es
[00:37:27] et qui t'aiderait
[00:37:29] à avoir
[00:37:29] tout un tas d'autres services.
[00:37:31] Le GPS dans l'espace physique,
[00:37:32] il nous donne
[00:37:34] des services
[00:37:34] du type
[00:37:36] savoir
[00:37:38] comment je peux me déplacer,
[00:37:39] quels sont les temps de déplacement,
[00:37:40] quelles sont les options
[00:37:41] pour me déplacer.
[00:37:42] Et se déplacer
[00:37:43] dans l'espace des connaissances,
[00:37:44] c'est apprendre,
[00:37:45] c'est se former.
[00:37:46] Alors,
[00:37:47] est-ce que je peux apprendre
[00:37:48] en écoutant un podcast ?
[00:37:50] Est-ce que je peux apprendre
[00:37:51] en suivant une conférence ?
[00:37:52] Est-ce que je peux apprendre
[00:37:53] en lisant Wikipédia ?
[00:37:54] Est-ce que je peux apprendre
[00:37:56] en trois minutes ?
[00:37:57] Est-ce que je peux apprendre
[00:37:57] en trente minutes
[00:37:58] ou en trois jours
[00:37:59] ou en trois ans ?
[00:38:01] Et comment est-ce que je peux aller
[00:38:02] de là où je suis
[00:38:03] à l'endroit
[00:38:04] où j'ai besoin d'être
[00:38:05] pour avoir
[00:38:06] l'impact positif
[00:38:07] sur le monde,
[00:38:09] sur ma profession,
[00:38:09] sur mes perspectives ?
[00:38:12] Et c'est cette question-là
[00:38:13] qui, à mon avis,
[00:38:14] est intéressante.
[00:38:16] Et donc,
[00:38:16] si on arrive
[00:38:17] à créer des outils comme ça,
[00:38:18] et je pense que nous,
[00:38:19] on a prototypé
[00:38:20] des outils d'IA
[00:38:21] qui vont dans cette direction déjà,
[00:38:24] et je pense que c'est
[00:38:25] à l'heure
[00:38:26] des Large Language Model,
[00:38:27] on a des espaces
[00:38:28] multidimensionnels
[00:38:29] de connaissances
[00:38:29] et savoir où est chacun,
[00:38:31] où sont les connaissances,
[00:38:32] où sont les autres
[00:38:33] et avec qui je peux apprendre.
[00:38:35] Et de même
[00:38:35] que tu fais du covoiturage,
[00:38:37] tu peux faire
[00:38:38] de la coformation
[00:38:39] et apprendre avec d'autres.
[00:38:40] Tu peux découvrir
[00:38:41] des mentors
[00:38:41] qui ont déjà fait le voyage,
[00:38:43] tu peux trouver des gens
[00:38:44] qui vont te faciliter
[00:38:46] tes apprentissages,
[00:38:47] tu peux trouver
[00:38:47] des technologies
[00:38:48] qui vont faire
[00:38:49] que tu vas éviter
[00:38:51] de perdre du temps
[00:38:52] dans des impasses
[00:38:54] ou des choses comme ça
[00:38:55] et tu vas avoir
[00:38:55] quelque chose
[00:38:56] qui te correspond vraiment.
[00:38:58] C'est génial.
[00:38:59] Il va falloir trouver
[00:38:59] le moyen de synthétiser
[00:39:01] et surtout de trouver
[00:39:02] toutes ces données au nom
[00:39:03] puisque dans ce que tu dis,
[00:39:04] trouver les personnes
[00:39:04] peut-être n'est pas évident
[00:39:06] aussi facilement
[00:39:07] que les connaissances,
[00:39:07] mais génial.
[00:39:09] En tout cas,
[00:39:09] c'est excitant.
[00:39:09] J'espère que ça viendra
[00:39:11] un jour
[00:39:12] dans les mains de tout le monde.
[00:39:14] Est-ce qu'il y a
[00:39:15] une personne
[00:39:17] ou un média
[00:39:17] que tu admires,
[00:39:19] que tu aimerais partager
[00:39:20] dans le milieu de la formation ?
[00:39:26] Je pense qu'il faut
[00:39:27] d'abord apprendre
[00:39:28] des plus jeunes.
[00:39:29] Moi,
[00:39:29] c'est ce qui me maintient,
[00:39:32] si ce n'est jeune,
[00:39:33] du moins relativement ouvert.
[00:39:34] Je pense que c'est utile.
[00:39:36] Parce que ce que je veux montrer,
[00:39:37] c'est que les plus jeunes
[00:39:39] sont au moyen
[00:39:39] le plus créatif.
[00:39:40] C'est expérimental.
[00:39:42] Et donc,
[00:39:43] ça,
[00:39:43] c'est la première chose
[00:39:44] peut-être.
[00:39:45] Et puis autrement,
[00:39:46] des choses super classiques
[00:39:47] du genre,
[00:39:47] moi,
[00:39:47] je passe beaucoup de temps
[00:39:47] sur Wikipédia,
[00:39:49] mais si je dois partager
[00:39:51] un outil,
[00:39:52] il y a un outil
[00:39:52] qui est un comparatif NIA
[00:39:53] que je trouve intéressant.
[00:39:55] Et à chaque question
[00:39:57] qu'on pose,
[00:39:57] il propose deux réponses
[00:39:58] de deux IA différentes.
[00:40:00] Et puis après,
[00:40:00] on peut voter sur laquelle
[00:40:01] on préfère.
[00:40:02] Et à la fin,
[00:40:02] ça fait une espèce
[00:40:02] de placement élo
[00:40:03] comme aux échecs
[00:40:04] des IA.
[00:40:05] Donc,
[00:40:06] le placement des meilleurs IA
[00:40:07] pour répondre
[00:40:07] à tel ou tel sujet.
[00:40:08] Tu as le nom de l'outil ?
[00:40:10] Il faudrait que je le retrouve,
[00:40:12] mais j'ai le lien.
[00:40:14] Ça marche.
[00:40:15] OK.
[00:40:15] Ça marche.
[00:40:17] Est-ce qu'il y a un livre
[00:40:18] que tu as sur tes tables de chevet ?
[00:40:22] Le dernier livre
[00:40:23] que j'ai ouvert hier soir,
[00:40:25] c'est Nexus,
[00:40:26] le dernier bouquin d'Arari.
[00:40:28] Mais voilà,
[00:40:29] sur comment est-ce que l'information
[00:40:32] change nos relations
[00:40:34] aux autres
[00:40:35] depuis toujours,
[00:40:37] en fait.
[00:40:38] Simplement,
[00:40:38] on a différents supports
[00:40:39] d'informations.
[00:40:41] Et moi,
[00:40:41] qui ai beaucoup travaillé
[00:40:42] sur comment ce genre de choses
[00:40:44] changent les relations
[00:40:45] entre êtres vivants,
[00:40:46] y compris au niveau
[00:40:47] microbiens et autres,
[00:40:48] je suis intéressé
[00:40:50] de voir comment
[00:40:51] est-ce que cette coévolution
[00:40:52] en fait entre l'information,
[00:40:54] la coopération
[00:40:55] et la capacité
[00:40:56] à faire des choses
[00:40:57] qui,
[00:40:58] in fine,
[00:41:00] nous correspondent.
[00:41:01] Écoute,
[00:41:02] François,
[00:41:02] on arrive doucement
[00:41:03] au bout du podcast.
[00:41:04] Pour ceux qui aimeraient
[00:41:06] collaborer,
[00:41:07] s'engager,
[00:41:08] travailler avec
[00:41:09] le Learning Planets Institute,
[00:41:11] comment ils peuvent
[00:41:12] en savoir plus ?
[00:41:14] Alors,
[00:41:15] déjà sur notre site,
[00:41:16] mais on a cinq types
[00:41:18] d'activités.
[00:41:18] On fait de la recherche
[00:41:19] sur ces sujets
[00:41:20] et de la R&D,
[00:41:21] on développe
[00:41:22] des outils numériques,
[00:41:23] des outils d'intelligence artificielle,
[00:41:25] on essaie de comprendre
[00:41:26] ces learning transitions,
[00:41:27] on accueille des chercheurs
[00:41:28] qui veulent promouvoir
[00:41:30] ces nouvelles manières
[00:41:32] d'apprendre,
[00:41:32] d'enseigner,
[00:41:32] de faire de la recherche,
[00:41:33] mobiliser l'intelligence collective,
[00:41:35] développer des IIT,
[00:41:36] etc.
[00:41:37] Donc ça,
[00:41:37] c'est la première chose.
[00:41:39] On a des formations,
[00:41:41] on a des masters,
[00:41:42] des doctorats
[00:41:42] pour accompagner
[00:41:43] les jeunes
[00:41:43] qui s'intéressent
[00:41:44] à ces sujets.
[00:41:46] Et puis,
[00:41:47] on fait maintenant
[00:41:47] des formations exécutives
[00:41:49] et on développe
[00:41:50] des outils numériques
[00:41:51] autour de l'Ikigai,
[00:41:52] par exemple,
[00:41:53] dont j'ai parlé tout à l'heure.
[00:41:54] Et puis,
[00:41:55] on a des activités internationales.
[00:41:57] On travaille beaucoup
[00:41:58] avec des centaines
[00:41:59] d'organisations
[00:42:00] à travers le monde,
[00:42:00] mais beaucoup avec l'UNESCO,
[00:42:01] avec qui on a créé
[00:42:02] cette alliance
[00:42:03] pour les Learning Planet Alliance.
[00:42:06] Et puis,
[00:42:07] on est en train
[00:42:08] de devenir
[00:42:09] à la fois
[00:42:10] un institut
[00:42:11] de l'UNESCO,
[00:42:12] mais aussi
[00:42:12] un hub
[00:42:14] de l'Université
[00:42:14] des Nations Unies
[00:42:15] pour que la recherche
[00:42:16] qu'on fasse
[00:42:17] soit alignée
[00:42:18] systématiquement
[00:42:18] avec la formation
[00:42:19] et avec les recommandations
[00:42:21] de politique publique
[00:42:22] qu'on peut faire.
[00:42:23] Et on accompagne
[00:42:24] donc des acteurs publics
[00:42:25] et des acteurs privés
[00:42:26] qui veulent comprendre
[00:42:28] ces transitions,
[00:42:28] qui veulent quelque part
[00:42:30] s'aligner
[00:42:31] entre leurs intérêts
[00:42:32] à court terme
[00:42:33] et les intérêts
[00:42:34] de long terme
[00:42:34] de l'humanité
[00:42:35] et des générations futures.
[00:42:37] Et donc,
[00:42:38] on accompagne,
[00:42:39] y compris
[00:42:40] avec des activités
[00:42:41] de conseil
[00:42:41] ou de formation exécutive,
[00:42:43] un certain nombre d'acteurs,
[00:42:44] que ce soit
[00:42:44] des fondations,
[00:42:45] des entreprises,
[00:42:45] des universités,
[00:42:46] des écoles,
[00:42:48] des territoires
[00:42:49] dans ces transitions
[00:42:51] parce qu'effectivement,
[00:42:52] on est tous confrontés
[00:42:53] à peu près
[00:42:54] au même sujet
[00:42:54] aujourd'hui
[00:42:55] et on peut
[00:42:56] apprendre les uns
[00:42:57] des autres
[00:42:58] plutôt que de réinventer
[00:42:59] la roue
[00:42:59] et mobiliser
[00:43:00] des dynamiques
[00:43:01] et l'intelligence
[00:43:02] collective
[00:43:03] au service
[00:43:04] de ces transitions
[00:43:05] qu'on a tous besoin
[00:43:06] d'accélérer.
[00:43:07] Génial,
[00:43:08] merci beaucoup
[00:43:08] et donc pour ceux
[00:43:09] qui souhaitent
[00:43:09] trouver ici,
[00:43:10] c'est
[00:43:11] learningplanetistitute.org
[00:43:12] donc on pas
[00:43:12] .com
[00:43:15] Écoute,
[00:43:15] François,
[00:43:16] on arrive donc
[00:43:17] à la fin du podcast.
[00:43:19] Merci beaucoup,
[00:43:20] c'était hyper intéressant.
[00:43:21] Est-ce que tu as un dernier mot
[00:43:21] pour clôturer l'épisode ?
[00:43:24] Un dernier mot ?
[00:43:27] J'aime bien
[00:43:28] le poème
[00:43:29] de T.S. Eliot
[00:43:30] qui disait
[00:43:31] « Où est passée
[00:43:32] la vie
[00:43:33] qu'on a perdue
[00:43:33] en la vivant ?
[00:43:34] Où est passée
[00:43:35] la sagesse
[00:43:36] qu'on a perdue
[00:43:36] dans la connaissance ?
[00:43:37] Où est passée
[00:43:37] la connaissance
[00:43:38] qu'on a perdue
[00:43:38] dans l'information ? »
[00:43:40] Et je pense
[00:43:41] qu'aujourd'hui,
[00:43:42] il rajouterait
[00:43:42] « Où est passée
[00:43:42] l'information
[00:43:43] qu'on a perdue
[00:43:43] dans les données ? »
[00:43:45] Et en fait,
[00:43:46] la question pour moi,
[00:43:47] c'est de réinverser
[00:43:48] ce poème.
[00:43:48] Et donc,
[00:43:49] comment tu passes
[00:43:49] des données
[00:43:49] à l'information,
[00:43:50] à la connaissance,
[00:43:51] à la sagesse ?
[00:43:51] Il y a des choses
[00:43:52] qui ont du sens
[00:43:52] pour la vie
[00:43:54] et pour nos vies
[00:43:55] et pour la vie
[00:43:55] en général
[00:43:56] sur cette planète ?
[00:43:57] Ça,
[00:43:57] c'est,
[00:43:58] je dirais,
[00:44:01] un poème
[00:44:01] qui m'inspire
[00:44:03] depuis que je le connais
[00:44:04] et qui,
[00:44:05] je pense,
[00:44:06] si j'étais capable
[00:44:07] de contribuer
[00:44:08] ne serait-ce qu'un petit peu
[00:44:09] à inverser cette logique,
[00:44:10] je pense que
[00:44:11] je serais content
[00:44:12] d'avoir fait
[00:44:12] deux,
[00:44:13] trois petites choses.
[00:44:15] Génial.
[00:44:15] Sur ces belles paroles,
[00:44:16] je te remercie grandement
[00:44:17] et je te souhaite
[00:44:18] de très belle formation,
[00:44:19] de très belle recherche
[00:44:19] et à la prochaine.
[00:44:21] Avec plaisir.
[00:44:22] Au revoir.
[00:44:24] Merci d'avoir écouté
[00:44:25] Formation Innovation.
[00:44:27] Si vous êtes encore là,
[00:44:28] c'est que vous avez sûrement
[00:44:29] apprécié cet épisode.
[00:44:31] Si c'est le cas,
[00:44:32] le meilleur moyen
[00:44:32] de soutenir le podcast
[00:44:34] est de laisser une note
[00:44:35] sur Apple Podcast.
[00:44:37] Afin de retrouver
[00:44:38] les sujets évoqués
[00:44:39] pendant cet échange
[00:44:40] et de ne rater aucun épisode,
[00:44:42] rendez-vous sur
[00:44:42] formation-innovation.com
[00:44:44] En attendant le prochain épisode,
[00:44:46] prenez soin de vous
[00:44:47] et bonne formation !

